La retouche photo était couramment pratiquée depuis début de l’ère de la photographie. On « repiquait » les tirages noir et blanc (très imparfaits) à l’aide du grattoir
et du pinceau. À peu prés à partir des années 65/70, les progrès techniques de la photo argentique l’ont fait tombé en désuétude dans l’usage le plus courant. La retouche
était pratiquée bien sûr dans le milieu professionnel et sur les tirages d’art ; également en photogravure, les films servant à préparer les « plaques offset » étaient
retouchées. À noter une technique connexe ; le photomontage fut pratiqué par les surréalistes au début du siècle dernier.
Peu après le début de la micro-informatique, le traitement numérique des images apparut en photogravure. La « chromie », la « séparation des couleurs » était effectuées
informatiquement.
Approximativement à partir des années 95, la pratique de ce que l’on appelle aujourd’hui la « retouche numérique » se généralise. Cette technique simule tout d’abord et virtuellement le « repiquage » effectué jadis manuellement. Mais grâce aux outils virtuels la retouche numérique n’a plus aucune mesure commune avec la retouche manuelle. Également les possibilités de l’informatique permettent un élargissement énorme du champ des possibilités. Et ce que l’on appelle aujourd’hui encore et à tort la « retouche » permet en réalité une maîtrise totale de l’image, tant au plan des couleurs et des contrastes qu’au plan des formes. On peut maintenant déformer transformer modifier toute image, ou tout élément d’image. Le photomontage fait maintenant parti de la « retouche numérique ». On peut « truquer » toute image sans que cela soit décelable à l’œil, faisant ainsi fi de la réalité de départ. Et le découpage / collage n’est qu’une des possibilité, car on peut aussi fusionner des images de multiples manières… Enfin, avec l’apparition de la prise de vue numérique, la « retouche » qui est en fait la gestion des images numériques, et qui devrait à mon sens être nommée plus exactement « infophotographie », redevient comme au tout début inséparable de la pratique de la photographie elle-même. Mais à la différence (de principe) de la retouche manuelle des débuts, l’ « infophotographie » peut très bien être considérée comme faisant partie de la pratique photographique elle-même. Car, alors qu’en argentique l’art de la photographie résidait uniquement dans la prise de vue, les étapes suivant les prises n’étant que des tâche purement techniques et automatisables, aujourd’hui on se dirige vers ce que la prise de vue ne soit qu’une partie dans la conception de l’image… GG - 21/05/07 - Copyright |